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Première leçon de psychanalyse, Sigmund Freud, 1909


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Présentation.

En cette année 1909, Sigmund Freud, accompagné de Sandor Ferenczi et de Carl Gustave Jung, posa le pied sur le sol américain. Ils étaient venus à l'invitation de Stanley Hall, éminent directeur de l'Université d'État de Worcester, pour un objectif précis, celui de présenter les fondements de la psychanalyse à un public américain encore vierge de ces théories;

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Freud avait préparé ses conférences avec soin, sachant qu'elles seraient publiées. Il était conscient de l'importance de cet événement, non seulement pour sa carrière mais aussi pour l'avenir de la psychanalyse. Son but était clair : démystifier et promouvoir une discipline qui commençait à peine à être reconnue en Europe.

Tout au long de ces cinq jours de conférences, Freud dévoila les mécanismes de la psyché humaine avec une clarté et une logique implacable. Il parla de la sexualité, de l'Oedipe, des névroses et des rêves, posant les fondements de ce qui allait devenir une révolution dans la compréhension de l'esprit humain.

La psychanalyse suscite la curiosité

À l'issue de ces conférences, l'auditoire était partagé entre l'admiration et le scepticisme, mais une chose était certaine : la psychanalyse avait franchi l'Atlantique. Les notes de Freud, prises avec minutie, furent compilées et publiées en 1910 à la demande de Stanley Hall, contribuant ainsi à la diffusion de la psychanalyse à travers le monde.

Cette série de conférences marqua un tournant, non seulement pour Freud et ses disciples, mais aussi pour l'histoire de la psychologie, mais surtout pour cette nouvelle discipline, la psychanalyse. L'impact de cet événement résonne encore aujourd'hui, et les travaux de Freud continuent d'influencer et de façonner la pratique psychanalytique moderne.

Première leçon de Psychanalyse , le 6 septembre 1909.

Montrer l'origine de la psychanalyse.

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Le 6 septembre, l'auditoire était composé d'hommes et de femmes issus de divers horizons académiques, tous animés par une curiosité certaine. Freud prit place derrière le pupitre, et commença sa première leçon sur l'origine de la psychanalyse.
Il évoqua le travail pionnier de son collègue et ami, le Dr Josef Breuer, et la méthode cathartique, qui avait ouvert une nouvelle voie dans le traitement des troubles mentaux. Puis, il aborda le cas d'une patiente atteinte d'hystérie sévère, un cas qui avait été pour lui une révélation et un tournant dans sa pratique clinique.

Il s'évertua à faire comprendre à son auditoire que certains symptômes, bien que mystérieux en apparence, avaient un sens et pouvaient être interprétées.

Découverte de la psychanalyse

Le premier cas présenté par Freud est celui d’une patiente souffrant d’une hystérie grave.

Freud note « elle présenta une contracture des deux extrémités droites avec anesthésie ; de temps en temps la même affection apparaissait aux membres du côté gauche ; en outre, trouble des mouvements des yeux et perturbations multiples de la capacité visuelle ; difficulté à tenir la tête droite; toux nerveuse intense, dégoût de toute nourriture et, pendant plusieurs semaines, impossibilité de boire malgré une soif dévorante. Elle présentait aussi une altération de la fonction du langage, ne pouvait ni comprendre ni parler sa langue maternelle. Enfin, elle était sujette à des « absences », à des états de confusion, de délire, d'altération de toute la personnalité. »

Freud note que la maladie de cette jeune femme était apparue après s’être occupée de son père malade, jusqu’à son décès. Bien que les manifestations aient été graves, les médecins qui avaient ausculté cette jeune femme n’avaient décelé aucune lésion organique. Ils ont souhaité ne plus la prendre en charge, estimant que les symptômes de cette malade pouvaient disparaître spontanément. Ils pensaient qu’elle fabulait.

Freud souligne que cette malade s’était alors tournée vers le docteur Josef Breuer.  Celui-ci, bien que ne sachant pas encore comment s’y prendre, a consenti à lui offrir son aide avec bienveillance et avec une attention particulière.

A la découverte de l’inconscient.

Sigmund Freud

Josef Breuer s’est aventuré à utiliser l’hypnose sur cette patiente. Après avoir observé que, dans ses moments d’absence, la patiente murmurait certains mots apparemment anodins, il eut l’idée de les insuffler ces mots lors des séances d’hypnose. Contre toute attente, cette patiente dévoilait des souvenirs enfouis chargés d’affects. Les symptômes pouvaient s’atténuer pendant plusieurs heures, voire disparaître, une fois que les affects étaient ressortis.

Cette observation va susciter la curiosité de Sigmund Freud, qui va tenter de comprendre et d’analyser, ce qui se cache derrière les abysses inexplorés de l’esprit humain, ce qui va ouvrir la voie à la découverte de l’inconscient.

Freud exalté par cette expérience va se servir par la suite de l’hypnose sur ses patientes atteintes d’hystérie, espérant pouvoir trouver une méthode efficace. Il fera le même constat que le médecin Josef Breuer, à savoir qu’une partie de la personnalité reste inconsciente, et qu’une autre est consciente.  Il constate donc un clivage de la personnalité, ou plusieurs parties peuvent ne jamais se rencontrer.

Pour Freud, les symptômes seraient liés à des traumatismes répétés.

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A l’issu de ces investigations sur plusieurs années Freud montre que :
« tous les symptômes apparaissaient comme des vestiges, des précipités d’expériences affectivement chargées, que nous avons par la suite qualifiées de “traumatismes psychiques ».

Selon lui, des traumas répétés seraient à l’origine des souffrances psychiques.
Pour Freud les hystériques souffrent de réminiscences : leurs symptômes sont des résidus et des symboles mnésiques de certaines expériences traumatisantes.
 

Conclusion :

Pour Sigmund Freud, père de la psychanalyse, que ce soit dans le cas des hystériques ou chez les névrosés, on retrouve une fixation pathologique au trauma. Il remarque chez les patients une incapacité vivace à se détacher des griffes du passé, où une charge affective lourde et tenace, souvent enfouie dans les méandres complexes de l’inconscient, s’ancre profondément.

Cette charge affective refoulée est un véritable obstacle qui entrave le patient dans son cheminement personnel, l’empêchant de s’épanouir et de guérir. Freud montre par là même que les traumatismes, qu’ils soient manifestes ou voilés, exercent une influence considérable, parfois dévastatrice, sur la santé mentale et physique d’une personne. Ils ont une incidence négative sur les comportements, le caractère d’un individu et sur la capacité à interagir avec le monde extérieur.


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