Psychanalyste Marseille - Thérapeute de couple et thérapeute familiale - Reinette Girard
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La perversion narcissique dans le couple


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La nature du pervers narcissique est de créer de la confusion dans la relation amoureuse

La relation est une relation toxique

La relation avec un pervers narcissique est une relation toxique. Le partenaire narcissique, avec une habileté déconcertante, manœuvre les ficelles de la manipulation et du contrôle, dévalorisant l'autre, qui bien souvent, ne se rend même pas compte de cette emprise insidieuse.
Le pervers narcissique est un maître de la manipulation. Il utilise une panoplie de techniques pour maintenir sa victime sous son contrôle total. Parfois charmant, parfois cruel, il alterne entre des moments d'amour et de haine pour maintenir son ou sa partenaire dans un état constant de confusion et d'insécurité.

C'est une personne qui sait jouer avec les sentiments des autres

C'est un acteur hors pair qui sait jouer sur les émotions de sa victime pour obtenir ce qu'il veut. Il peut se montrer extrêmement séduisant au début d'une relation, se présentant comme l'homme ou la femme idéale. Toutefois, dès que le manipulateur a sa proie bien en main, il dévoile sa véritable nature : celle d'un être égocentrique et dénué de toute empathie, uniquement préoccupé par ses propres désirs. Le contraste frappant entre ces deux facettes plonge leur partenaire dans une confusion profonde, rendant difficile la compréhension de la dynamique relationnelle en cours.

 Selon Korff-Sausse Simone, Psychanalyste, Dans « La femme du pervers narcissique », (Revue française de psychanalyse, vol. 67, no. 3, 2003, pp. 925-942),.constate: « Ce que j’ai pu observer…, c’est que le déni porte non seulement sur les pensées, mais sur les perceptions, ce qui est plus grave, dans la mesure où il s’agit d’une véritable mutilation psychique. Sans cesse, la femme du pervers narcissique dénie ce qu’elle perçoit, remettant en cause la réalité de ce qu’elle a vu, entendu, ou ressenti. » 

La ou le pervers narcissique prend le pouvoir sur l'autre.

Les pervers narcissiques dominent leur partenaire

Le partenaire narcissique prend tout le pouvoir, laissant l'autre personne impuissante et dévalorisée.

En apparence, le couple semble irréprochable, incarnant la perfection.

L'individu narcissique, quant à lui, endosse un rôle en public qui lui permet de demeurer incognito et surtout, de bénéficier du soutien d'autrui lorsqu'il est confronté à des conflits ou des plaintes émanant de son ou de sa partenaire.

La compagne se retrouve fréquemment en situation d'isolement, aussi bien sur le plan affectif que social. Cette stratégie du manipulateur rend d'autant plus difficile la séparation en rendant la personne dépendante de lui. La peur de la solitude l'envahit, souvent sans même réaliser l'étendue de son isolement.

De plus, l'image du couple projetée à l'extérieur sème le doute et complique la démarche pour solliciter de l'aide. Le pervers narcissique est intelligent et souvent charismatique. Il en joue pour attirer l’attention sur lui et rendre sa ou son partenaire vulnérable.

Diviser pour mieux régner

Seulement ceux qui sont intimement liés au couple peuvent déceler au fil du temps le stratagème qui se trame dans l'ombre, et discerner la manipulation. Cependant, l'individu pervers mettra tout en œuvre pour les éloigner évitant que l’on aperçoive ces techniques délétères d’emprise sur son ou sa partenaire. La relation peut se faire à distance, créant une illusion permanente d’une relation idéale. Les rencontres peuvent être teintées d’ambiguïtés pour tenir sa victime dans le doute permanent et dans la dépendance. Des discours contradictoires peuvent empêcher de distinguer le fond pervers du discours.

Par ailleurs, la personnalité singulière de l'individu pervers génère souvent des déformations émotionnelles et un sentiment de confusion. L'individu sous influence peine à saisir ce qui lui arrive, même si dans le secret de l'intimité, il peut être dévalorisé et malmené.

Les signes d'emprise relationnelle.

Les personnes qui vivent avec un PN sont en grande souffrance : elles s'attachent à un idéal

Selon certains auteurs comme Simone Korff-Sausse, on observe des patients au bord du gouffre, submergés par une dépendance affective dévorante, incapables de démêler leurs conflits internes. Les séances sont rythmées par l'omniprésence de l'autre, même si celui-ci est physiquement absent. Face à une dépendance exacerbée, l'individu tente de dépeindre à son thérapeute toutes les vertus de son partenaire même s’il reconnait sa souffrance. Ces personnes veulent croire en un idéal, sauver leur relation et l’autre. Il est parfois saisissant de constater le paradoxe entre la douleur exprimée et le besoin viscéral de l'autre, comme si son existence même en dépendait, malgré ce qu’elles subissent. Souffrir semble alors un moindre mal, comparé à l'idée insoutenable de le ou la perdre. Pourtant ce que décrit la personne au niveau de sa relation semble ubuesque tant le pervers narcissique arrive à assouvir ses besoins les plus égoïstes sans mettre un doute possible à sa victime. Il joue sur le lien, la confusion et un discours paradoxal. La victime est souvent plus confuse que dans le doute des agissements de ces manipulateurs. Le pervers narcissique arrive toujours à retourner la situation en sa faveur, créant une culpabilité chez la victime. 

La difficulté en thérapie pour les victimes est de reconnaître qu’elles sont dans une relation d’emprise.

Reconnaitre l'emprise

Les victimes ont des difficultés à voir la réalité de leur emprise car selon Simone Korff-Sausse, Non seulement elles lui « forgent constamment des alibis », mais elles se chargent de la culpabilité : « Je dois être en partie responsable », est une phrase qui résonne après chaque récit d'agressions brutales. … ». La personne est hantée par un sentiment de culpabilité omniprésent, s'imaginant être la source des problèmes relationnels. Elle se convainc qu'elle pourrait faire mieux, s'auto-dévalorisant. Elles se retrouvent dans l'identification à l'agresseur de Ferenczi, où la jeune victime absorbe la culpabilité que l'adulte-agresseur ne ressent pas, s'exposant à un immense tourbillon de confusion, et sa confiance dans le témoignage de ses propres sens est ébranlée ».

Comment aider un patient sous emprise d’un pervers narcissique en thérapie individuelle

Prendre conscience de l'emprise

Pour soutenir un individu pris dans les filets d'un manipulateur narcissique, l'instauration d'une solide complicité est essentielle. Il n'est pas rare que la personne concernée manifeste une certaine résistance, dès qu’il s’agit de pointer des comportements pathologiques. Elle cherche de l'aide car elle souffre, mais l'idée insupportable de rompre la relation ou de la comprendre ne lui effleure même pas l'esprit.

L'effroi à l'idée de rompre est tout simplement trop grand à gérer sur le plan émotionnel. Il est primordial de prêter une oreille attentive à cette souffrance, même si le thérapeute détecte des enjeux d'attachement et affectifs plus profonds.

Il est également crucial d'essayer de comprendre les schémas d'attachement infantiles de la personne, même si elle revient sans cesse sur sa relation.

Les séances de doléances peuvent s'étirer sur plusieurs semaines. Cependant, avec le temps, aider la personne à mieux cerner son mode relationnel, à écouter ses ressentis, ses contradictions lui permettra de sortir de la culpabilité ou d’analyser autrement sa relation .

Déni de la pathologie de la relation sous emprise

Malheureusement, Parfois, la terreur de briser le déni qui entoure la relation perverse peut pousser l'individu à mettre un terme à sa thérapie, quand il commence à comprendre que sa relation est malsaine. Il lui faudra du temps pour digérer et accepter l’épreuve de la manipulation. Certains veulent y croire absolument comme si leur vie en dépendait. Toutefois, le hic c'est que plus le temps passe, plus la plaie risque de s'aggraver, vu l'ampleur de l'investissement émotionnel qu'ils ont placé dans ces individus.

Conclusion :

Bien observer sa relation pour éviter de  sombrer dans les filets d’un PN. Car selon Paul-Claude Racamier, "il n y a rien à attendre d'un pervers narcissique." Mieux vaut fuir.

Se mettre en couple avec un(e) perverse narcissique ou être amoureux d’un pervers narcissique ou d'une perverse narcissique, est un parcours semé d'embûches où chaque pas peut être lourd de conséquences.  Il est donc crucial, voire vital, pour toute personne se trouvant malheureusement dans une telle situation de reconnaître les signes avant-coureurs, ces subtilités manipulatrices souvent masquées derrière un charme trompeur, et de chercher activement l'aide nécessaire, le soutien émotionnel et psychologique indispensable pour s'échapper du piège tendu par ce manipulateur habile et impitoyable.

 Il est important de rappeler avec force que personne, quelles que soient ses faiblesses ou ses erreurs passées, ne mérite d'être traité avec mépris ou cruauté, et que chaque individu a le droit inaliénable à une relation saine et respectueuse où l'amour n'est pas une arme mais un lien d'égalité et de bienveillance.


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