La vie étudiante, souvent perçue comme un âge d'or, cache une réalité plus complexe. Derrière l'épanouissement intellectuel et les rencontres stimulantes, se cache un monde parfois obscur, marqué par le stress croissant dû aux exigences académiques, aux pressions sociales, économiques, familiales et à l'incertitude professionnelle.
Le stress chronique des étudiants.
L'instabilité règne dans la vie étudiante. Les conditions d'admission se durcissent et se complexifient, transformant les filières universitaires en labyrinthes impénétrables. Ce stress omniprésent est devenu le quotidien de nombreux étudiants.
Ces jeunes adultes, en quête d'épanouissement et de succès, sont souvent confrontés à des obstacles insurmontables. Ils sont pris au piège d'un système éducatif sans pitié. Leurs rêves grandioses et leurs projets ambitieux sont sacrifiés sur l'autel du numerus clausus et des démarches administratives complexes qui en éliminent plus d’un. La compétition implacable laisse derrière elle des étudiants souvent méritants, motivés et pourquoi pas des potentiels sommités si le système n’était pas rigide et implacable.
Dans ce climat anxiogène, les parents se sentent impuissants face à un système qui broie sans remords leurs enfants. Certains étudiants prometteurs sont épuisés psychologiquement et physiquement. La société reste silencieuse face au mal-être étudiant, presque indifférente face à ces futurs adultes déjà en proie au burnout, si le système, de plus en plus rigide, perdure.
Cette crise silencieuse menace la vitalité et l'avenir de toute une génération. Il ne suffit pas de proposer des soins psychiques pour résoudre le problème pour cacher la misère qu’importe notre société où la violence symbolique est partout
Enseigner l'empathie depuis le plus âge et non la compétition.
Il faut travailler sur l'empathie dès le plus jeune âge à l'école et refuser la surcharge imposée aux étudiants. Dans certaines disciplines, les étudiants jonglent entre stages, mémoires, cours et évaluations. Ce rythme effréné, aux exigences quasi surhumaines, plonge certains d'entre eux dans un mal-être abyssal.
Trouver un stage, souvent loin de son université, s'avère un véritable casse-tête pour nombre de jeunes. Ils doivent dénicher un logement temporaire avec des ressources limitées. Certains stages se révèlent être des lieux d'exploitation, semant le doute chez ces jeunes quant à leur futur.
La quête incessante de performance à tout prix ne peut perdurer sans compromettre la santé de cette génération. Les excès accumulés auront inévitablement des conséquences sociétales. Ces jeunes adultes risquent d'intégrer le marché du travail déjà affaiblis par le stress chronique subi durant leurs années d'études.
Ceux qui n'ont pas réussi à franchir la barrière d'une sélection rigoureuse, notamment pour l'entrée en master, débutent leur vie professionnelle avec un sentiment d'injustice et une colère latente. Épuisés par leur lutte, ils gardent un goût amer de leurs expériences dans une société à deux vitesses.
La santé mentale des étudiants.
Leur santé mentale peut se trouver fragilisée, voire ébranlée, par le poids de ces défis ; pour les plus vulnérables d'entre eux, ceux qui se retrouvent privés d'un filet de sécurité (soutien financier et moral des parents), c'est une amertume grandissante qui s'installe face à un système éducatif qui peine à se réinventer, qui semble faire du surplace dans une époque en constante mutation et qui minimise, plus ou moins consciemment, mais non moins cruellement, l'impact dévastateur de la maltraitance sur ces futurs citoyens dont dépendra le sort de notre société.
La psychothérapie
La nécessité de la psychothérapie pour décharger les émotions négatives et tenter d'apporter une certaine logique à ce qui peut parfois sembler déraisonnable est indéniable, mais combien coûteuse socialement. Cependant, elle ne saurait se substituer à la bienveillance qui doit être inculquée dès l'enfance.
Nos jeunes courageux sont confrontés à des angoisses abyssales dans une société aux multiples rythmes. Ces pressions quotidiennes, s'inscrivant dans la durée, ne sont pas sans conséquences sur leur équilibre psychosomatique.
Il est donc essentiel de redonner du sens à leur parcours de vie, de valoriser les sacrifices qu'ils consentent chaque jour. Un tel engagement est crucial pour éviter de transformer nos étudiants en candidats au burnout.