Définition et origine de l'empathie : pourquoi l'empathie c'est important ?
L’empathie est une qualité importante à développer dès le plus jeune âge, pour construire une relation à l’autre de qualité.
Qu'est ce que l'empathie ?
L’empathie est la capacité d'une personne à comprendre les émotions et les sentiments de son prochain. C’est une aptitude à se mettre à la place de l’autre. Elle demande une vraie propension à comprendre l’autre sans pour autant se confondre avec lui. L’empathie est une caractéristique importante à développer dans les relations intersubjectives. Elle permet d’être attentif aux besoins de l’autre avec ses sentiments, en le reconnaissant en tant que sujet. Elle aide à ne pas juger facilement une conduite inappropriée ou une réaction émotionnelle. Elle pousse vers la compréhension de l'autre sans pour autant être d'accord avec sa façon de réagir.
L’empathie se construit dans l’enfance
Wilfrid R. Bion, psychiatre et psychanalyste britannique a développé le concept d’identification projective, différente de celui de Mélanie Klein. Il a montré comment le mécanisme naturel de projection de l’enfant pouvait être transformé totalement par la mère en éléments digérables quand ce dernier l’agresse par ses pleurs, ses colères, sa rage. La mère, susceptible d’accueillir les projections du bébé et de le rassurer, l’autorisera à se mettre en résonance avec elle, et plus tard avec les autres. En le rassurant, la mère suffisamment bonne selon Donald Winnicott aide l’enfant à se calmer et à accepter peu à peu les frustrations. Elle lui montre qu’elle reste disponible pour lui, même si elle ne peut pas répondre tout de suite à ses exigences. Il doit savoir attendre et comprendre qu’il n’est pas tout seul au monde. L’enfant apprendra ainsi à développer sa capacité d’empathie en gérant mieux sa frustration ressentie. Wilfried Bion note l'importance de la capacité de rêverie maternelle. Pour René Diatkine, « la capacité de rêverie « permet à tout être humain de faire face aux conflits inconscients, de continuer à aimer et à désirer connaître, et de ne pas désespérer. Elle s’organise dès le début de la vie et se transforme à chaque épisode critique. Elle est ce que chacun garde de son enfance. »
Par ce procédé, la personne, qui s'occupe du tout petit, va lui apprendre à mieux gérer ses attentes impatientes en grandissant. L’enfant va acquérir les compétences nécessaires pour gérer sa frustration en reconnaissant qu’il n’est pas le centre du monde en reconnaissant que sa mère peut être occupée. C’est donc un apprentissage qui se fait dans le temps grâce à l’accordage affectif suffisamment sécure entre le bébé et la mère ou les premières figures d’attachements.
L’enfant va développer dès son plus jeune âge cette aptitude dans son groupe familial dans un premier temps, qui est son premier groupe d’appartenance, et ensuite à l’extérieur de celui-ci.
Les premières relations parents/enfants sont donc importantes pour construire et développer une capacité d’empathie. Elle est un processus d’identification à la base de toutes relations interpersonnelles avec une juste réciprocité en autorisant à l'autre à ressentir avec lui. Pour Serge Tisseron, « Cette reconnaissance renvoie à l’expérience du miroir. Elle implique un contact direct ainsi que tous les gestes expressifs, tels que le sourire, le regard croisé et les expressions faciales, par lesquels j’atteste accepter de faire de l’autre un partenaire d’interactions émotionnelles et motrices. Inversement, l’absence de cette médiation expressive revient à nier l’existence de l’autre. »
D’après certains auteurs l’empathie serait présente à la naissance de l’enfant, éprouvée de façon corporelle à l'état "rudimentaire". Le nourrisson est capable de se mettre en résonance avec sa figure d’attachement.
L’apprentissage du respect de l’autre, de la reconnaissance de ses sentiments et de ses émotions avec le droit de les vivre est indispensable pour construire la capacité d’empathie. Cela suppose le respect de la différence avec la possibilité de ressentir et de vivre ses propres émotions, sans se sentir menacé ou vulnérable avec son entourage.
Pourquoi certaines personnes n'éprouvent elles pas d’empathie pour les autres ?
Certains enfants n’ont pas appris à reconnaître leurs émotions. Dans certaines familles, il est difficile de pouvoir les exprimer. La capacité de rêverie et le rôle contenant du premier groupe d’appartenance n’ont pas été suffisamment sécures pour leur permettre de développer cette compétence. D’autres personnes ont grandi dans des familles dysfonctionnelles. Elles ont reçu trop de décharges émotionnelles du fait de microtraumatismes répétitifs. Les émotions mélangées, de colère, de tristesse avec parfois du désespoir, un sentiment d’impuissance, ne leur ont pas permis d’identifier le type d’émotion qui les a traversées. Elles ont souvent refoulé des émotions intenses et confuses pour faire face à une réalité trop dure à supporter.
Ces personnes parfois se sont endurcies du fait d’un environnement chaotique. Elles ont des difficultés à développer leur capacité d’empathie pour se protéger et pour éviter de faire ressortir à la surface leurs propres émotions refoulées, souvent douloureuses.