Psychanalyste Marseille - Thérapeute de couple et thérapeute familiale - Reinette Girard
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Comment explique-t-on la timidité en psychanalyse ?


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La timidité selon la psychanalyse

Selon la psychanalyse, la timidité est un symptôme plutôt qu'une caractéristique innée de la personnalité; c'est un mécanisme psychologique qui affecte les relations et l'image de soi. La timidité met en jeu trois dimensions essentielles de la vie humaine : l'image de soi, l'image de l'autre et la façon dont s'opèrent les échanges entre personnes.
La timidité est souvent considérée comme un manque d'assurance qui affecte la vie sociale et émotionnelle de nombreuses personnes. La timidité peut être confondue avec la phobie sociale quand elle est importante. Elles ont une caractéristique commune qui est la difficulté d’aller vers les autres ou de paraître en public. La différence entre la timidité et la phobie sociale se situe dans l’intensité des symptômes comme celui de la peur. Effectivement, La timidité même si elle peut être pesante, est d’une moindre violence que la phobie sociale plus handicapante car immaîtrisable pour la personne qui la vit.

L'image de soi

La timidité est en partie liée à l'image que l'on a de soi-même, plus précisément, à une vision inconsciente négative de soi qui empêche l'individu de se sentir "présentable" et d'aller sereinement vers les autres. Cette vision de soi peut découler de l'éducation, des expériences vécues et de la façon dont l'enfant a été élevé. Elle est relation avec la perception de l’image de soi qui se construit dans les premières années de la vie.

Si les attentes familiales sont trop importantes, l’image de soi peut être altérée par la peur de décevoir, ou par une croyance négative de soi. L’insécurité sur ses compétences à être aimé(e) ou accepté( e) provoque une peur de ne pas être à la hauteur. Si l’enfant a vécu des humiliations, du rejet ou un abandon la timidité est un mécanisme d’évitement avec la peur de revivre ces expériences douloureuses.

L'image de l'autre

Une autre dimension impliquée dans la timidité est la perception de l'autre, qui est souvent perçu comme effrayant ou dangereux par la personne timide. La présence de l'autre peut être une gêne pour ceux qui ont des difficultés à être en relation avec autrui. Cela peut s'expliquer par des expériences passées de violence, de jugements méprisants ou de demandes impossibles à satisfaire de la part d'autrui. Dans certaines familles, il est difficile d’exprimer ses émotions sans être disqualifié ou pris pour une personne faible. La timidité peut cacher des difficultés à gérer les angoisses de ne pas pouvoir exprimer ce qui est ressenti. La peur de ne pas être compris, de ne pas correspondre à la demande de l’autre va mobiliser des défenses de repli sur soi et d’évitement.

Enfin, la timidité implique également une difficulté dans les échanges sociaux, qui sont perçus comme angoissants et source de stress pour l'individu timide. Cette difficulté peut être due à un apprentissage inadéquat de l’interaction sociale dès la petite enfance. Certains enfants ont besoin d’être rassurés dans un environnement serein. Ils ont besoin de temps pour rentrer en communication avec les autres. Si cette difficulté n’est pas comprise par l’environnement, l’enfant va se sentir agressé par l’extérieur. Les interactions lui seront douloureuses car il se sentira envahi par la peur. Il est nécessaire d’accompagner l’enfant dans la rencontrer avec l’autre pour développer son sentiment de sécurité interne.  L'enfant sécurisé ira par lui-même vers les autres quand il se sentira prêt. Cela lui permettra de développer sa confiance en lui tout en respectant son rythme. 

Origine et causes de la timidité

La timidité n'est pas innée et ses causes peuvent être multiples. L'éducation parfois trop rigide, ou avec trop d’attentes envers l’enfant, une difficulté de communication au sein de la famille peut entraîner une peur de parler ou de se mettre en avant. Parfois ce sont des problèmes relationnels au sein du système familial qui vont inhiber la capacité d’aller vers les autres. Un attachement insécure, des expériences traumatisantes et un manque d'autonomie sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à la timidité. Parfois, c’est une difficulté à trouver sa place dans la famille qui affecte l’enfant provoquant un sentiment de solitude avec de la timidité.

Il est donc important d’aller au rythme de l’enfant dans ses apprentissages précoces et de développer ses capacités d’autonomie en l’encourageant à faire ses propres choix. L’enfant sera valorisé et acceptera de se tromper sans avoir peur de déplaire.
Une difficulté de séparation précoce peut être vécue comme un véritable traumatisme, laissant une blessure à l’enfant qui aura des difficultés à développer sa confiance en soi.

La formation de l'image de soi

L'image de soi, l'un des éléments clés de la timidité, se construit dès l'enfance. L'enfant doit se sentir fier et valorisé par ses parents pour développer une image de soi positive. Il doit pouvoir se tromper sans redouter une punition ou avoir le sentiment de déplaire aux adultes qui l’entourent. En outre, les victoires quotidiennes, telles que surmonter des peurs ou réussir des défis, contribuent également à renforcer la confiance en soi. Les parents peuvent encourager l'enfant pour lui permettre de s'exprimer afin d'éviter qu'il ne se renferme sur lui-même. 

Le rôle des parents

Les parents jouent donc un rôle essentiel dans la formation de l'image de soi de l'enfant. Ils devraient offrir un soutien, encourager l'autonomie et les aider à être à l'aise en société. La façon dont l’enfant sera porté, regardé va construire son image de base et son sentiment interne de sécurité. 

En contrepartie, les parents ne laissent pas suffisamment d'autonomie à l'enfant, ce dernier peut se sentir impuissant et dévalorisé, ce qui peut mener à la timidité. La peur de mal faire, d’être jugé va l'empêcher d’aller vers les autres. Si l’enfant n’a pas le droit de s’exprimer, il finira par se replier sur lui-même. Toute interaction peut être une difficulté à ne pas savoir gérer sa relation. Il n’aura pas les codes suffisants pour pouvoir réagir en fonction de ses propres ressentis, ce qui provoquera de l’angoisse et de la peur, et de la timidité. Il risque de manquer d'assurance en société.

Traiter la timidité en psychanalyse

Pour vaincre la timidité, il est important de comprendre ses peurs et leurs origines. Les parents peuvent souvent aider en réfléchissant ensemble à ce qui a pu causer la timidité et aider l'enfant à prendre confiance en soi. Si besoin, un thérapeute peut également être consulté pour déterminer l'origine des problèmes et proposer des solutions adaptées. Il est important de fournir à l'individu timide les outils nécessaires pour surmonter ses difficultés, vaincre son manque d'aisance ou sa gêne avec les autres. L'objectif est de l'aider à s'épanouir dans la vie sociale.

La psychanalyse peut aider à mieux comprendre la timidité et trouver des moyens de la gérer. Il est essentiel d'aborder ce sujet avec sérieux, car la timidité peut être une vraie souffrance pour ceux qui la subissent. Dans les cas les plus sévères, on peut retrouver l’anxiété généralisée ou sociale.


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