Pourquoi votre psychanalyste a-t-il lui-même suivi une psychanalyse ?
Lorsque vous poussez la porte d’un cabinet de psychanalyse, une question peut surgir :
La réponse est : il a traversé son propre chemin. Un psychanalyste n’est pas un expert au-dessus de tout. C’est quelqu’un qui, pour écouter avec justesse et profondeur, a dû affronter ses propres zones d’ombre, travailler ses blessures, interroger ses mécanismes.
Il s’est engagé dans une analyse personnelle, a suivi une formation théorique rigoureuse, et continue de travailler ce que la parole du patient vient réveiller en lui : ce que l’on appelle le contre-transfert.
C’est cette triple exigence qui permet d’accompagner un autre être humain avec respect, éthique et sensibilité :
Personnelle
Intellectuelle
Relationnelle
Pourquoi l’analyse personnelle est-elle indispensable pour un psychanalyste ?
Depuis les débuts de la psychanalyse, l’analyse personnelle est considérée comme indispensable. Pas comme une formalité, mais comme une traversée intérieure, parfois longue, inconfortable, mais profondément structurante.
Votre psychanalyste a lui aussi :
- Ressenti l’appréhension de se dévoiler,
- Lutté avec ses résistances, ses évitements, ses silences,
- Confronté ses blessures, ses conflits, ses vulnérabilités,
- Connu des moments de libération, d’effondrement, de transformation.
Ce vécu, aucun livre ne peut le transmettre. Il se forge dans le lien, dans l’intime, dans l’épreuve de la rencontre avec soi-même.
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En quoi la formation théorique structure-t-elle la pratique psychanalytique ?
Mais cette plongée intérieure, aussi essentielle soit-elle, ne suffit pas. Un psychanalyste s’appuie aussi sur un savoir clinique structurant, issu de penseurs tels que Freud, Winnicott, Lacan, Klein, Ferenczi ou Dolto.
La théorie permet de comprendre ce qui se joue dans le transfert, les défenses, les symptômes. Elle offre une boussole dans l’exploration de l’inconscient.
Sans elle, l’écoute risque de se perdre dans l’intuition flottante. Mais sans implication personnelle, la théorie peut aussi devenir un masque, et parfois une arme de pouvoir.
Qu’est-ce que le contre-transfert et pourquoi est-il essentiel ?
Écouter l’autre, c’est aussi s’écouter soi-même. Ce que le patient dit peut réveiller des affects, des souvenirs, des tensions chez le thérapeute. Ces mouvements intérieurs, s’ils sont reconnus et travaillés, deviennent un outil clinique précieux : c’est le contre-transfert.
En supervision, ou dans un travail personnel continu, le psychanalyste interroge ces résonances. Il élabore des hypothèses, affine son écoute, ajuste sa position. Ce processus rend l’accompagnement plus précis, plus profond, plus humain.
Expérience personnelle : Comment une mauvaise expérience analytique peut-elle créer une emprise ?
Je souhaite partager une expérience personnelle difficile, car elle a profondément influencé ma manière de pratiquer aujourd’hui.
Au début de ma formation, j’ai consulté un psychanalyste brillant, admiré, théoricien accompli. Mais derrière cette maîtrise, il exerçait une emprise subtile mais réelle. La relation était floue, déséquilibrée, marquée par l’idéalisation et la domination.
Avec le recul, je peux le dire avec clarté : cet homme était un grand théoricien, mais un diable déguisé en ange de lumière (que je peux nommer aujourd'hui comme pervers narcissique). Ses interprétations, séduisantes, avaient surtout pour effet de brouiller ma pensée, de renforcer la dépendance, d’éteindre ma liberté.
Cette emprise m’a profondément blessée. Elle a provoqué en moi une grande confusion émotionnelle, et m’a conduite à des comportements que je ne comprenais pas sur le moment, comme des dépenses incontrôlées. J’étais dans un état de désorganisation, perdue dans une relation qui, au lieu de me libérer, me capturait.
Mais j’ai eu la force de prendre conscience de ce qui se jouait, et de chercher de l’aide ailleurs. Ce fut une étape essentielle : sortir de l’envoûtement, retrouver mes repères, me faire accompagner autrement.
Prêt(e) à commencer votre parcours intérieur ?
Je vous accueille par téléphone.
Comment transformer une relation thérapeutique toxique en force intérieure ?
Du choc thérapeutique à la reconstruction intérieure
Cette épreuve a été un point de bascule. Elle m’a poussée à engager un travail encore plus profond sur mes propres schémas : Ceux qui viennent de l’enfance, de la loyauté toxique, du besoin d’être reconnue par une figure d’autorité.
C’est dans ce contexte que la thérapie de la cohérence, l'IFS en plus de la psychanalyse, ont été d’un grand soutien. Cela m’a permis de repérer mes schémas inconscients, d’en comprendre la logique protectrice, et surtout de les transformer de l’intérieur. Pas seulement en les comprenant, mais en les vivant autrement, dans le corps, dans l’émotion, dans l’ici et maintenant.
Ce travail a été d’abord pour moi. Il m’a permis de me reconnecter à ce qui est vivant, à ce qui est juste, à ce qui me guide aujourd’hui.
De l’intellectualisation à l’expérience sensible
J’ai aussi compris que la parole ne suffit pas toujours. Chez certaines personnes, et je l’ai vécu, l’analyse peut devenir un exercice intellectuel brillant, mais stérile.
L’intellectualisation est une défense très puissante. Elle permet de parler sans toucher, d’expliquer sans ressentir.
C’est pourquoi, aujourd’hui, j’adopte une posture intégrative, dans laquelle je peux, selon les besoins, intégrer des approches corporelles, émotionnelles, sensorielles. Cela ne contredit pas la psychanalyse. Cela l’honore autrement. Parler, oui. Mais aussi ressentir, accueillir, transformer.
Une écoute vivante, un engagement humble
Être psychanalyste, ce n’est pas détenir un savoir sur l’autre. C’est accompagner depuis un lieu travaillé en soi, mais toujours en mouvement.
Je sais ce que c’est que :
- Parler dans le flou,
- Résister à ce qu’on ne veut pas voir,
- Se sentir honteux, vulnérable, seul,
- Revenir à soi avec douleur, puis avec clarté.
Et je sais aussi que je ne suis jamais à l’abri. Que l’inconscient est un mystère, même pour celui qui l’écoute.
Je tiens à le dire clairement : Chaque psychanalyste est unique. Il a sa sensibilité, son style, sa manière d’être présent. Et cela signifie aussi qu’il ne peut pas convenir à tout le monde.
La qualité d’une cure ne dépend pas uniquement de la compétence, mais aussi de la rencontre. Et parfois, c’est en changeant de cadre, de regard, que l’on trouve l’espace juste pour soi.
Conclusion : une alliance entre engagement, savoir et présence
Ce que je vous propose, ce n’est pas un savoir figé, ni une méthode miracle. C’est une présence, un engagement, une capacité à travailler sans cesse ce qui se joue en vous, et aussi en moi.
L’analyse personnelle, la formation théorique, le travail du contre-transfert et l’appui sur des approches comme la thérapie de la cohérence me permettent aujourd’hui d’accompagner depuis un lieu vivant, incarné, lucide.
Je ne sais pas à votre place. Et je sais que croire qu’on sait, c’est parfois éviter de se transformer. Mais je peux être là, à vos côtés, avec ce que je suis, ce que j’ai traversé, ce que je continue d’apprendre.
Êtes-vous prêt à entreprendre ce voyage intérieur, accompagné par quelqu’un qui ne prétend pas tout savoir, mais qui sait ce que c’est que de chercher, de tomber, de se relever, et de se transformer ?
