Troisième conférence ou leçon de Psychanalyse Sigmund Freud 1909
La résistance en psychanalyse.
Au cours de sa troisième conférence, Freud réexamine la notion préalablement admise qui postulait qu'une simple insistance auprès d'un sujet suffirait à libérer le contenu refoulé de son esprit. Il précise que la réalité est plus complexe, le patient manifestant souvent de la résistance. Le moi cherche à se protéger contre les éléments susceptibles d'engendrer du déplaisir.
Le moi déploie une panoplie de mécanismes de défense subtils et complexes, tel que le trait d’esprit, l’allusion, etc…pour maintenir le refoulement.
Freud illustre que l'intensité de la résistance est proportionnelle à l'ingéniosité des moyens de dissimulation des contenus refoulés, comme les symptômes des hystériques le présentaient.
Ces résistances sont identifiables par le psychanalyste au travers du discours du patient, et témoignent de la lutte intérieure entre le désir de révéler et la nécessité de cacher ce qui est refoulé.
Pour se prémunir, divers mécanismes sont déployés, tels que la déformation ou la substitution, dans le but d'empêcher la révélation de ces contenus refoulés.
Les accès à l’inconscient.
Freud introduit les méthodes d'exploration de l'inconscient afin de déceler les complexes enfouis.
Parmi celles-ci, la technique :
- de la libre association, où il observe que l'idée émergeant dans l'esprit du patient fonctionne comme une allusion ou une transposition du contenu refoulé en un langage différent. Freud Affirme que « l’idée surgissant dans l’esprit du malade, est, par rapport à l’élément refoulé, comme une allusion, comme une traduction de celui-ci dans un autre langage »
Il aborde également d'autres vecteurs d'accès à l'inconscient, tels que les rêves. Freud note « vous pouvez facilement comprendre comment l'interprétation du rêve, si elle n'est pas rendue par trop difficile par les résistances du malade, mène à la connaissance des souhaits cachés et refoulés du malade et des complexes nourris par eux…
- Freud, avec la perspicacité qui le caractérise, souligne le potentiel révélateur profond des rêves. Il affirme que, lorsqu'ils sont interprétés avec finesse et sans être trop entravés par les résistances souvent tenaces du patient, ces manifestations oniriques peuvent être la clé de voûte menant à la découverte des désirs les plus enfouis et méticuleusement refoulés. Ils aident à l'élucider des complexes psychiques entrelacés qui les alimentent, ouvrant ainsi une fenêtre fascinante sur l'inconscient.
- Les lapsus et les actes manqués, comprenant les oublis, les erreurs, les maladresses et les pertes d'objets sont des voies d’accès à l’inconscient.
Il affirme que tous les ingrédients sont disponibles pour travailler sur les conflits intrapsychiques des patients. Il note : « rassemblez maintenant tous les moyens que nous possédons pour mettre à découvert le dissimulé, l'oublié, le refoulé dans la vie d’âme, l'étude des idées incidentes des patients provoquées dans la libre association, celle de leurs rêves et de leurs actions manquées et symptomatiques ; ajoutez-y encore l'exploitation d'autres phénomènes qui se produisent pendant le traitement psychanalytique, au sujet duquel je ferai ultérieurement quelques remarques sous le terme général de transfert… »
Freud termine cette conférence avec éloquence et défend sa méthode en n’hésitant pas à critiquer les adversaires de la psychanalyse en affirmant : Tout comme chez eux (les malades), nous pouvons aussi constater chez nos adversaires que leur jugement se laisse fréquemment influencer par des motifs affectifs, d'où leur tendance à la sévérité. La vanité de la conscience, qui repousse si dédaigneusement le rêve par exemple, est un des obstacles les plus sérieux à la pénétration des complexes inconscients ; c'est pourquoi il est si difficile de persuader les hommes de la réalité de l'inconscient et de leur enseigner une nouveauté qui contredit les notions dont s'est accommodée leur conscience.